2 mai 2016

Julien Blaine

Julien Blaine, né en 1942 à Rognac dans les Bouches-du-Rhône sous le patronyme Christian Poitevin est un artiste et poète français. Il a été l’un des créateurs de la poésie action et a participé à la vie de la poésie performance en France comme à l’étranger.
Il crée sa première revue, Les Carnets de l’Octéor, à l’âge de 20 ans. Parallèlement, il se lance dans la performance, la poésie action, avec Reps éléphant 306. Cette performance se compose à partir d’un interview d’éléphant, qu’il va retraiter sur bande. Dès lors, il approfondira ces deux champs : d’un côté, la publication et la mise en question de ce support ; de l’autre, la poésie action, qui rompt avec la lecture classique, au même titre que ce qu’a pu faire Bernard Heidsieck avec la poésie sonore.
Blaine crée en 1976 la revue internationale Doc(k)s, qui, avec Action poétique, arrêtée aujourd’hui, est maintenant l’une des plus vieilles revues de poésie contemporaine française. Doc(k)s n’est pas une revue classique de poésie, mais elle cherche à faire apparaître la poésie dans ce qu’elle a de plus divers. C’est pourquoi les numéros sont consacrés tant à des thèmes qu’à des pays, des contrées du monde.
En 1988, il crée, après celles de Cogolin, les rencontres internationales de poésie de Tarascon, puis, en 1989-1990, un lieu de diffusion et de création poétique au cœur de la vieille ville de Marseille, le Centre international de poésie Marseille (cipM) — il est, à l’époque, adjoint de la mairie phocéenne délégué à la culture. Il occupera également une place importante dans le festival Voix de la Méditerranée de Lodève, peu après sa création en 1998.
En 2005, Julien Blaine décide, à l’occasion de ses 60 ans, d’arrêter la performance. Depuis l’« abandon » de celle-ci, il s’expose et expose souvent dans des « démonstr’actions » et intervient régulièrement sous forme de « déclar’actions » en solo ou avec différents partenaires, poètes ou musiciens (Hortense Gauthier, Joëlle Léandre, Patrice Soletti, Philippe Boisnard, John Giorno, Ma Desheng, Guillaume Loizillon, Emmanuel Loi, Patrick Müller, Richard Léandre, Étienne Brunet, Jürg Halter, Jean-François Pauvros, Éric M., etc.). Il s’agit pour lui de transformer son mode d’intervention, qui sera davantage relié à la langue qu’à l’action.

DCC14 – CD – 2001 / 20 pages booklet

La 5eme feuille
La fabrication de l’incantation

(Quelques versions)

 

1. Julien Blaine avec Patrick Müller
2. Julien Blaine avec Joëlle Léandre
3. Julien Blaine avec Guillaume Loizillon
4. Julien Blaine avec David Ramsamy
5. Julien Blaine avec Étienne Brunet
6. Julien Blaine avec Christine Cros
7. Julien Blaine avec Maki
8. Julien Blaine avec Delphine Nevièvre

trAce 009 – CD – 1999
8 flaps cardboard sleeve

Julien Blaine/Jean-François Bory/
Bernard Heidsieck/Joël Hubaut

3>CONTRE<1

1. Quelques poèmes métaphysique – Julien Blaine. Étienne Brunet : Clarinette basse.
2. Sisyphe (passe partout n°25) – Bernard Heidsieck. Avril 1977.
3. Mondial 98 – Jean-François Bory.
4. Big Band – Jean-François Bory.
5. PutPut – Joël Hubaut. Réalisation : Olivier Talouarn pour la Station MIR.
6. Poème métaphysique – Julien Blaine. Étienne Brunet : Clarinette basse.
7. ABC – Jean-François Bory.
8. Calmar – Julien Blaine. Musique, réalisation : Guillaume Loizillon.
9. Claustrophobie – Julien Blaine. Christine Cross : Violon.
10. Depuis le matin l’Auteur – Jean-François Bory. Thierry Müller : Piano.

Réalisation : Patrick Müller pour L’orchestre inachevé.
Production : L’orchestre inachevé, 1999.
Graphikremix : Thierry Müller.

« Dans l’introduction de l’ouvrage Poésie Sonore Internationale d’Henri Chopin, William Burroughs note que “les démarcations qui séparent la musique de la poésie sont entièrement arbitraires” et que “la poésie sonore est exactement conçue dans le but de briser ces catégories, afin de libérer la poésie de la page imprimée, sans pour autant en éliminer de façon dogmatique la commodité”. On ne saurait mieux dire pour décrire le travail des quatre poètes compilés sur ce double CD pour moitié Rom. Le son des textes lus y est rendu “concrètement visible afin qu’ils soient réellement vus autant qu’entendus”.
Julien Blaine commence par expliquer qu’écrire/lire de la poésie, c’est se substituer à Dieu pour réinventer le verbe, changer l’univers, avant que Jean-François Bory ne lise les hilarants commentaires d’un match de foot où Joyce, aidé par les avants-centres Pound et Lyotard, marque un but métaphore extraordinaire contre Gide, le gardien de la poésie classique bardé de ses genoullières! Avec un humour salvateur (outre l’expérimentation sur la langue, c’est une composante non négligeable de la poésie sonore), cette bande des quatre sonde ses textes et les agite de l’intérieur avant d’en “musiquer” les mots au cours de décapantes lectures-performances.
Totalement indispensable, ce disque offre à écouter une illustration (également visuelle comme dans le film de la lecture de “Vaduz” de Heidsieck dont il existe une version phonographique chez Alga Marghen) de ce que la poésie peut donner lorsqu’elle est arrachée des mains des professeurs et des réacs. » Ph. R., Octopus

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