Description
« Dans l’introduction de l’ouvrage “Poésie Sonore Internationale” d’Henri Chopin, William Burroughs note que “les démarcations qui séparent la musique de la poésie sont entièrement arbitraires” et que “la poésie sonore est exactement conçue dans le but de briser ces catégories, afin de libérer la poésie de la page imprimée, sans pour autant en éliminer de façon dogmatique la commodité”. On ne saurait mieux dire pour décrire le travail des quatre poètes compilés sur ce double CD pour moitié Rom. Le son des textes lus y est rendu “concrètement visible afin qu’ils soient réellement vus autant qu’entendus”.
Julien Blaine commence par expliquer qu’écrire/lire de la poésie, c’est se substituer à Dieu pour réinventer le verbe, changer l’univers, avant que Jean-François Bory ne lise les hilarants commentaires d’un match de foot où Joyce, aidé par les avants-centres Pound et Lyotard, marque un but métaphore extraordinaire contre Gide, le gardien de la poésie classique bardé de ses genoullières! Avec un humour salvateur (outre l’expérimentation sur la langue, c’est une composante non négligeable de la poésie sonore), cette bande des quatre sonde ses textes et les agite de l’intérieur avant d’en “musiquer” les mots au cours de décapantes lectures-performances.
Totalement indispensable, ce disque offre à écouter une illustration (également visuelle comme dans le film de la lecture de “Vaduz” de Heidsieck dont il existe une version phonographique chez Alga Marghen) de ce que la poésie peut donner lorsqu’elle est arrachée des mains des professeurs et des réacs. »Ph. R., Octopus